Enquête : quelle est l’ampleur des restes à charge invisibles ?

Lancement ce 12 septembre de l’enquête de France Assos Santé sur les restes à charge invisibles, ces frais non remboursés, ni par la Sécurité sociale ni par les complémentaires santé. Nulle trace de ces « RACI » dans les statistiques officielles. Pourtant, ils pèsent lourd sur le portefeuille des personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Le questionnaire en ligne et anonyme est accessible jusqu’au 12 octobre. Mobilisez-vous : l’heure des bons comptes a sonné !

Baisse du remboursement des soins dentaires, doublement des franchises médicales, restriction de la prise en charge des transports, et maintenant remise en cause des ALD et proposition de créer des franchises supplémentaires ; 2024, annus horribilis pour les usagers du système de santé et les patients. Clairement, la tendance, cette année, aura été de faire des économies à leurs dépens. Et rien n’indique, moins encore dans le contexte politique actuel, qu’elle devrait s’infléchir dans un sens plus favorable, en témoigne la menace qui plane sur le principe de la prise en charge à 100 % des soins liés aux affections longue durée (ALD).

Voilà pour la partie émergée des frais qui ont vu leur remboursement se réduire. Mais nombre d’usagers doivent aussi composer avec des dépenses de santé qui passent sous les radars et, à ce titre, ne font l’objet d’aucune prise en charge. Ce sont les restes à charge dits « invisibles », ou RACI, tels que le petit matériel médical (aiguille, pansement, désinfectant, etc.), les crèmes, les consultations avec un psychologue et/ou une diététicienne, l’activité physique adaptée, etc. Quel est leur poids réel sur le portefeuille des personnes concernées ? Pour répondre à cette question, France Assos Santé a décidé de les interroger et de poursuivre ainsi un travail initié en 2019 sur les RACI.

Un coût réel minimisé

Cette première enquête en ligne avait en effet révélé que de nombreuses dépenses non remboursées ne sont jamais comptabilisées, faussant les données officielles qui font avantageusement état, chiffre de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) à l’appui, d’un reste à charge moyen par habitant, en 2022, de 250 euros, soit le plus faible de l’ensemble des pays de l’OCDE. Or, cette moyenne cache de grandes disparités et, selon notre enquête de 2019, le montant moyen des « RACI » s’élèverait à 1 000 euros par an et par personne, auxquels ils convient d’ajouter les restes à charge identifiés.

De toute évidence, le fardeau financier des ménages est sous-estimé. Les chiffres les plus récents tendent d’ailleurs à montrer que la part restant à leur charge accuserait une légère augmentation pour s’établir à 7,2 %. Afin de mieux cerner et évaluer ces restes à charge invisibles, mais pas sans conséquences sur le budget, voire la santé des usagers, France Assos Santé invite toutes les personnes françaises vivant avec une ou plusieurs maladies nécessitant des soins réguliers, un handicap et/ou une perte d’autonomie, ainsi que leurs proches, à participer à cette vaste enquête en ligne, accessible à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 12 octobre.

Les résultats de cette enquête seront dévoilés fin novembre. Ils serviront à défendre les droits des usagers, en mettant sur la place publique la nécessité d’endiguer la hausse de ces restes à charge invisibles. Pensez à en parler autour de vous. Plus nous serons nombreux à nous mobiliser, plus France Assos Santé sera écoutée.

Temps requis pour remplir le questionnaire, entre 15 et 20 minutes. Prendre ce temps, c’est contribuer à faire reconnaître les restes à charge dans leur globalité.

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